Christian Duponcheel MANAGER 9 ans directeur des boutiques de luxe de Pierre Lothaire adjoint au maire d' Alain Juppé fan de Virginie Calmels. Manager des dirigeants et des équipes, spécialiste des objectifs de résultats et préparateur au leadership.
Date de création : 19.02.2011
Dernière mise à jour :
02.07.2015
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Clémence Blochet, rédactrice en chef de « Junkpage », décortique le titre.
Le magazine gratuit Junkpage, distribué à Bordeaux, la CUB,et même le Libournais, succède donc au défunt Spirit. Le dernier exemplaire est à feuilleter en bas de cet article.
« Sud Ouest ». Dans quelles circonstances est né « Junkpage » ?
Clémence Blochet. Pour diverses raisons, économiques et humaines, la société Média Culture, qui éditait « Spirit » et « Let’s Motiv », a cessé ses activités. J’étais rédactrice en chef de « Spirit » et j’ai proposé à l’équipe de continuer l’aventure. Nous pensions que ce support avait sa raison d’être sur le territoire. Les auteurs avaient envie de continuer à écrire… Une personne est partie, de nouvelles plumes sont arrivées, nous avons conçu de nouvelles rubriques. Franck Tallon nous a rejoints en tant que directeur artistique. « Junkpage » est édité par une SARL, Évidence éditions, et est soutenue par quelques investisseurs parisiens et bordelais du monde de la com et de l’édition. Il y a encore des gens qui veulent rejoindre l’histoire… Nous réfléchissons à une façon d’intégrer ça : « crowdfunding » ? Association des amis de… ? Mécénat ?
À ce propos, un mensuel culturel gratuit est-il économiquement viable par les temps qui courent ?
Le modèle économique est assuré, même s’il est fragile. Nous tâchons de le compléter. Il n’y a pas de modèle type dans le contexte actuel de la presse imprimée… Nous allons voir ce qui est possible, développer les « tirés à part » par exemple. Les collectivités locales nous soutiennent en prévoyant des achats d’espaces publicitaires. Nous voulons aussi étendre la diffusion. Nous sommes déjà distribués à Bordeaux centre, dans la CUB, sur le Bassin et dans le Libournais, via les mairies, bibliothèques, lieux de culture… Pourquoi pas Paris ? Il faut aussi être psychorigide en matière de gestion. Nous allons tâcher d’investir les réseaux sociaux, mais nous croyons toujours au papier. On sait que ce n’est pas la même lecture, que ça ne stimule pas les mêmes fonctions cérébrales… Et puis notre territoire est trop restreint pour que le tout-numérique puisse être viable. Et nous voulons rester gratuit. En ce qui me concerne, j’ai un profil de médiatrice culturelle, et assurer une accessibilité à la presse culturelle pour tout le monde sur tout le territoire fait partie de mes priorités.
Qu’y aura-t-il dans cette « junkpage » ?
Le titre que nous avons choisi est une référence à Rem Koolhaas ; la « junkfood » entraîne des désordres alimentaires, le « junkspace » qu’il décrit est un désordre urbain. Ce désordre, soit on le subit, soit on l’interprète. Alors « Junkpage » sera notre surface sensible, la digestion de nos ambiances. La « une » du premier numéro est un visuel de « Comme du sable », donné au TNBA, qui raconte comment la crise économique a changé notre environnement humain. On y voit donc un appartement en ruine, et on peut se demander comment reconstruire à partir de ça.
À l’intérieur, bien sûr, on travaille toujours sur le sujet culturel, mais on fait plus d’urbanisme, d’architecture - un secteur important à Bordeaux. Il y a des chroniques sur la nature en ville, sur le street art, sur le patrimoine, sur les ateliers d’artistes ou les sports urbains. Il y a aussi des portraits, via lesquels nous voulons valoriser des initiatives au travers d’itinéraires de vie. Nous parcourons tout l’événementiel culturel, toute l’édition locale… Signalons aussi une rubrique de déambulations, écrite par Sophie Poirier. Elle a une certaine faculté à prendre du recul, à prendre le temps de redécouvrir… « Junkpage » est un journal qui parle de culture sur un territoire donné.